Contre-critique

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"Dune" de F. Herbert

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"Dune" de Frank Herbert.

 

"La douleur s'élança dans son bras. La sueur perla sur son front. Chaque fibre de son corps lui commandait de retirer sa main de ce puits de feu. Mais le gom jabbar était là. Sans tourner la tête, Paul devinait la terrible aiguille qui veillait près de son cou."

Voici une œuvre de science-fiction qui fut littéralement culte à sa sortie, au milieu des années 60, et qui reçut les prix Hugo et Nebula du meilleur roman, grâce à la densité de son univers inspiré par l'Ethiopie, ou sécheresse, croyance et géo-politique s'entremêlent. Mais revenons sur l'histoire, complexe a cerner dans les premières pages. D'un côté les Atréides, avec, au centre, Paul, fils unique du Duc Leto et de Jessica, la Bene Gesserit au service de la Révérende Mère Gaïus Helen Mohiam. Et de l'autre, le Baron Vladimir Harkonnen, son jeune neveu Feyd-Rautha ainsi que Piter, son mantat assassin. Paul, âgé de quinze ans, doit se rendre avec les siens sur Arrakis, dit Dune, la planète des sables et du précieux épice. Paul se révélera-t-il, une fois là-bas, le Kwisatz Haderach, l'élu ?

Au commencement, beaucoup de mystère enveloppe les personnages et leurs intentions cachées, sans compter le complot qui se trame à l'encontre des Atréides. Mais tout s'éclaircit à mesure que l'on cerne les protagonistes et que l'on se familiarise avec les noms. Surtout lorsqu'on comprend que la venue des Atréides sur Arrakis n'est rien d'autre qu'un piège tendu par le Baron.

"La coutume voulait, leur avait expliqué la gouvernante, que les invités, au moment où ils entraient, plongent solennellement les mains dans un bassin, répandent de l'eau sur le sol, sèchent leurs mains à un torchon avant de le jeter dans la flaque. Après le repas, les mendiants assemblés dehors pouvaient recueillir l'eau en essorant les torchons."

Tandis que Paul, dès son arrivée sur Dune, devient plus fort, brave et déterminé, les tentatives d'assassinat et la probabilité de traitrise maintiennent le lecteur en haleine. Malgré tout, le rythme demeure tranquille et l'auteur déplace lentement les nombreux pions de son échiquier. Il ne faut pas s'attendre à de l'action en pagaille, au risque d'être déçu. Il s'agit surtout pour les protagoniste d'élaborer des stratégies et d'user de diplomatie envers les convives. Mais les personnages sont bien campés et l'intrigue, avec un aspect politique, nous évite l'ennui. De plus, les péripéties sont nombreuses.

Malgré l'aspect verbeux de l'écriture de Herbert, ou disons plutôt prolixe, l'auteur parvient avec ce premier tome du cycle a une belle réussite, ouvrant sur un univers atypique et livrant un départ de saga grandiose. Nul doute que les amateurs de SF se rueront sur le deuxième tome pour connaître le destin du Lisan al-Gaib qui conduira les Fremens au paradis. Car le premier tome s'achève alors que le second livre - Muad'Dib - est à peine entamé.

R.P.



28/06/2017
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