Contre-critique

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"Ikebukuro West gate park II" de I. Ishida

 

"Ikebukuro West Gate Park II" de Ira Ishida.

 

"Avez-vous déjà compté les rayures blanches d'un passage piéton ?"

Ainsi commence le deuxième roman des aventures de Makoto Majima. Ce type de question, très accrocheuse, permet à Ishida d'interpeller son lecteur en l'impliquant immédiatement dans la narration. Ce "IWGP II" est presque intéractif - tout comme le premier - et il permet au lecteur de créer des liens avec son personnage principal. Les confessions du narrateur créent une certaine intimité entre le lecteur et lui, et elles le rendent hautement réaliste.

"Mais de toute sa personne émanait une froideur glacée, aussi tranchante qu'un éclat de verre qui viendrait de se briser. Mieux valait ne pas ignorer ses consignes."

Makoto revient résoudre les problèmes de son quartier, et avec lui, une ribambelle de personnages pittoresques. On retrouve des familiers tels le King des G-boys ou encore le Singe du précédent volume, mais aussi de nouveaux venus. Parmi eux, Zéro Un, un type au look surprenant qui passe ses journées assis dans un restaurant avec 7 portables reliés à un modem devant lui. Sorte de hacker doué qui capte en permanence des informations et devient une véritable "centrale de renseignement" pour notre héros.

"- je suis persuadé qu'il y a un message divin dont je suis le seul destinataire, quelque part au milieu des vagues de cet océan digital. Ces antennes sont là pour le capter. Et jusqu'au jour j, je resterais ici, à trier les informations et à les revendre à droite à gauche."

Vous aurez droit cette fois à 4 enquètes qui, chaque fois, impliqueront d'autres kids d'Ikebukuro. Tout d'abord deux enfants auxquels Makoto va s'attacher, puis un représentant d'une NPO qui lance une nouvelle monnaie, et enfin des SDF. Chaque enquète est variée et divertisssante, mais passées la surprise et la joie de retrouver l'ambiance d'Ikebukuro et de son "solutionneur d'embrouille", on se rend compte que la complexité des affaires n'est pas élevée et que leurs résolutions sont linéaires. Les rebondissements sont simples et pas suffisamment travaillés.

"Tu parles. On est tous des acteurs limités. Les rôles qu'on a joués une fois, on peut pas les oublier. Les peines, les peurs qu'on a éprouvées, demeurant à jamais dans un petit cœur à part qu'on garde dans la poitrine."

Ishida agrémente ses récits de réflexions pertinentes et il nous amène à réfléchir sans pour autant se prendre au sérieux, ce qui est très appréciable. Son héros est attachant parceque magnanime et sans prétention. Ses aventures sont divertissantes et cocasses, ce qui est déjà pas mal.

Un roman simple et intelligent à la fois, qui se lit sans effort et n'oublie pas de se ponctuer d'actions. A lire pendant les vacances.

R.P.



24/10/2011
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