Contre-critique

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"Lala pipo" de H. Okuda

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"Lala pipo" de Hideo Okuda.

 

"L'abondante poitrine de la fille lui était entrée dans l'œil. C'était comme une impulsion qui le poussait, il voulait pétrir ça violemment. D'ailleurs, avec elle, il ne devait pas y avoir de souci. Parce qu'elle n'avait probablement aucune chance avec les hommes. Si je lui dis "Déshabille-toi", elle obéira gentiment, et si je lui demande de baiser, elle ne refusera même pas."

Écrite en dehors de son cycle consacré au docteur Irabu, "Lala pipo" renferme une série de nouvelles mettant en scène des personnages marginaux ayant des déboires sexuelles. Le sexe est en effet au centre de chaque récit. Et tout comme dans les nouvelles du doc Irabu, le présent recueil, qui place les difficultés de ses protagonistes au premier plan, révèle des être susceptibles de devenir des patients. Car chacun éprouve des difficultés considérables, difficultés qui interfèrent avec le bon déroulement de leur vie personnelle.

Dès le premier chapitre, Okuda nous plonge dans son ambiance débridée, avec un rédacteur free-lance nommé Hiroshi, un trentenaire qui refuse de devenir otaku, et s'efforce de ne pas franchir les limites qui le séparent de la perversion sexuelle. Malheureusement, en guettant chaque nuit les ébats sexuels de son voisin et en suivant les filles dans la rue au matin, il s'en rapproche dangereusement.

"N'ayant plus la moindre relation sexuelle avec son mari depuis dix ans, à la seule idée de faire l'amour avec un homme plus jeune, elle avait senti une chaleur la prendre par tout le corps. Elle avait quarante-trois ans ; si elle laissait passer cete occasion, peut-être ne serait-elle plus jamais désirée par personne jusqu'à la fin de sa vie."

Malgré l'aspect nouvelles de "Lala pipo", vu que chaque chapitre met en scène un protagoniste différent, nous sommes bien en présence d'un roman, puisque tous les personnages sont reliés entre eux. D'abord, on découvre Hiroshi, l'épieur du voisinage, puis le voisin en question, Kenji le rabatteur, puis Yoshie, une quadragénaire dont Kenji devient le manager pour un futur tournage porno, etc... Malheureusement, le récit ne parvient pas à devenir passionnant et s'avère même répétitif. On comprend rapidement que chaque personnage, suivant la concordance avec le précédent, va arriver à une situation qu'on connait déjà, et cela devient lassant de devoir attendre à chaque récit le point culminant qu'on connaît déjà. Malgré tout "Lala pipo" se lit facilement et distrait son lecteur, sans pour autant lui apporter quelque chose d'haletant passé le deuxième chapitre. Quant au chapitre final, dans lequel on apprend d'où provient le titre du roman, et qui devrait boucler l'ensemble, il ne fait qu'évoquer les autres protagonistes et n'apparaît pas comme une clôture de boucle digne de ce nom, dommage.

R.P.



07/01/2017
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