Contre-critique

"13 à table !" 2022 de Benacquista, Giébel, Lapierre...

"- Je te ferai un prix. J'avais pris une assurance décès à Martine. Eh bien, tu vois, j'ai bien fait, elle est morte un mois après. Et puis j'ai touché une somme rondelette. 100 000 euros, qu'elle valait, ma Martine." 

Une fois encore, on est déçu. Benacquista nous avait habitué à mieux, Dubois n'est pas dut tout mémorable, Lignac est confondant de nullité, on croirait un devoir d'un mauvais élève de première année, mais ce n'est pas sa faute il n'est pas écrivain pour un sou.

Parlons plutôt des bonnes surprises, assez rares, comme la nouvelle de Karine Giébel. Contrairement au recueil de 2020, la romancière nous livre cette fois un récit choc, une histoire coup de poing tout à fait remarquable et efficace, "L'Ascension". Cela relate la virée de deux frères dont l'un est handicapé et l'autre doit jongler entre l'amour qu'il porte à sa dulcinée et les besoins dont nécessite son frère. L'histoire nous donne immédiatement envie de lire l'un de ses romans.

Alexandra Lapierre, elle, tire également son épingle du jeu. Comme précédemment, elle parvient à écrire une histoire qui sonne juste et qui surprend, avec ces deux soeurs qui doivent gérer le patrimoine, à savoir le sémaphore de leur enfance.

Romain Puértolas parvient lui aussi à livrer un récit efficace, bien mieux que le précédent de 2020. Il se révèle d'une drôlerie et d'un cynisme mordant, avec son speed dating hors norme, son "Martine" nous fait vraiment rire.

Les trois nouvelles précitées valent la lecture. Celle de François Morel et Leïla Slimani sont simplement notables. Pour le reste, rien n'est moins sûr.

R.P.