Contre-critique

"Je suis un chat" de Natsume Sôseki.

"Ceux qui critiquent les débauchés sont en grande partie des gens qui n'ont pas le pouvoir de le devenir. De plus, parmi ceux qui se posent en débauchés, il y en a beaucoup qui ne sont pas capables de l'être. Ils font des efforts désespérés pour y arriver alors que les circonstances sont contre eux."

Au départ, on jubile à l'idée de lire un roman aussi original. De penser que l'auteur ait eu une idée aussi insolite au début des années 1900 est presque sidérant. Pourtant, passées les premières pages, on s'aperçoit qu'une bonne partie des chapitres sont consacrés aux humains. Au lieu de rester concentré sur le chat, l'auteur s'attarde sur son maître et ses visiteurs. On découvre alors de longues conversations et des préoccupations toutes humaines, parfois si longues qu'on en oublie le chat. On lit par exemple les farces faites par le dénommé Meitei, ou bien les amours du loufoque Kangetsu.

Même si certains passages paraissent rébarbatifs, d'autres pourront nous animer d'un certain plaisir, surtout lorsqu'ils sont originaux. Sôseki, par le biais de ses personnages, aborde la pendaison, la débauche, et les incongruités de toutes sortes, telle la grosseur d'un nez.

On sent définitivement, et cela pourra rebuter certains lecteurs, que l'auteur ne sait pas où il va et qu'il développe des chapitres au hasard de son imagination. D'ailleurs passé le troisième chapitre, je me suis arrêté.

R.P.