Contre-critique

"La brigade des buses" de Ludovic Mélon.

"La voiture banalisée de la brigade était une horreur. Passer l'aspirateur dans l'habitacle aurait permis de diviser son poids par deux. Seule la portière passager fonctionnait encore, contrairement au capot qui se soulevait au moindre nid-de-poule. En outre, ni la science ni aucun mécanicien n'étaient en mesure d'expliquer ce qui lui permettait d'avancer."

Loufoque, ce roman met en scène des voleurs au service de l'état, ainsi qu'un cochon brigadier. La ville ou se situe l'action s'appelle Maird, et je vous laisse imaginer les calembours homonymiques tel que "Police de Maird" qui jalonnent le récit. Les noms de personnages et de rues sont également caricaturaux et, au sens premier, peu fins, tel le maire qui se nomme Larnac.

On suit sans peine les péripéties d'Oliver et Jack au sein de cet univers proche de la bande-dessinée, malheureusement, on finit par s'y ennuyer surtout quand on n'est pas le public ciblé. À ce propos, la couverture, qui fait fortement penser à un livre pour enfants, n'est qu'à moitié trompeuse, même si on se demande à juste titre à qui ce roman peut bien s'adresser. Il n'est clairement pas pour les enfants et son sujet comporte quelques réflexions sur le métier de policier ou la condition des citoyens moyens faces aux riches, mais les loufoqueries surabondent et évincent le sérieux de certaines parties, tout comme les rebondissements, sont trop peu réalistes ; les héros ne cessent de s'échapper de situations inextricables par le biais de moyens improbables. Cela rappelle justement, à ce niveau-là, la BD. Mais, pour être clair, on ne sait pas sur quel pied danser avec cet auteur belge. Ni vraiment drôle ni vraiment sérieux, il possède un style qui reste, selon moi, à préciser.

Par ailleurs, si vous appréciez les lectures faciles, divertissantes, humoristiques et sans prétention, vous pourriez peut-être appréciez "La brigade des buses". Autrement, passez votre chemin.

R.P.