Contre-critique

"La Mort avec précision" de Kôtarô Isaka.

"Pour être franc, savoir ce qui allait arriver à Fujita était le cadet de mes soucis. Ça ne modifierait en rien les résultats de ma mission, et ma réputation n'en serait ni meilleure ni pire. Mais après tout, vu les circonstances, comme j'avais été mêlé à cette affaire, autant assister au dénouement..."

Tout d'abord, il faut savoir que ce n'est pas un roman digne de ce nom, mais une succession de nouvelles reliées entre elles. Pourquoi une telle affirmation ? Parce que les répétitions entre le premier et le deuxième chapitre suffisent à prouver que l'auteur a écrit pour des lecteurs qui liraient chaque histoire indépendamment. Son personnage central, Chiba, qui revient dans chacune d'elles, nous ré-explique à chaque fois sa méthode de travail, le but et les modalités de sa mission et sa passion pour la musique partagée par tous les membres de sa profession. En fait, nous sommes en présence d'un livre semblable à "Un yakuza chez le psy" de Okuda, mais sans l'humour. Aussi, après la lecture des deux premiers chapitres, on se demande où l'auteur veut en venir et l'on rechigne à lire les suivants.

La troisième histoire se déroule dans un vieil hôtel où les invités commencent à mourir les uns après les autres, façon Agatha Christie, ce qui est vu et revu et ennuyant.

"Le matin du troisième jour, je suis sorti de l'auberge et à quelques pas de l'entrée, dans la neige, j'ai trouvé Gondô, mort."

Les suivantes n'ont pas plus d'intérêt. Il s'agit d'une succession de méprises, entre un homme amoureux d'une femme et un tueur matricide à la recherche d'un kidnappeur. Seule la dernière partie, avec la vieille femme permet de boucler la boucle, en faisant ressurgir des personnages précédemment rencontrés.

L'ensemble n'est pas mauvais mais à réserver à ceux qui ont du temps à perdre !

R.P.