Contre-critique

"Monsieur Han" de Hwang Sok-Yong.

"Sa femme qui le suivait à pas menus ressemblait à une frêle figure dans une peintur pointilliste : des flocons s'étaient posés sur ses cheveux ; son visage, toute sa silhouette s'estompaient au fur et à mesure que la couche de neige s'épaississait sur le sol."

Le départ de ce roman, contrairement au limpide "Shim Chong", n'est pas vraiment clair. On y découvre la fin de vie du personnage central de l'histoire à venir, par l'intermédiaire des autres occupants de la demeure. De plus, l'écriture de l'auteur n'est pas aussi adroite (c'est ici l'un de ses premiers romans) qu'elle le sera plus tard. Heureusement, le roman devient plus percutant et efficace au fil des pages.

Politiquement, le message de l'auteur est louable et dénonciateur d'un système tyrannique malgré sa prétendue démocratie. D'ailleurs, l'impuissance de la soeur du héros nous sidère. Pourtant, malgré la bonne idée de départ, ce court récit peine à être poignant. Peut-être à cause de son côté trop court ou de son manque de linéarité qui le complexifie inutilement.

Si vous ne connaissez pas l'auteur, privilégiez plutôt "Shim Chong", qui est bien plus abouti et enivrant que celui-là, même si le sujet n'a rien à voir !

R.P.