Contre-critique

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"Pauline" de A. Dumas

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"Pauline" d'Alexandre Dumas.

 

"Ma mère au reste le regardait d'un point de vue complètement différent du mien : tous ces sophismes émis si hardiment par le comte lui paraissait un jeu d'esprit et voilà tout, une espèce de médisance contre la société, comme tous les jours on en dit contre les individus."

Nous sommes bien loin de la finesse d'esprit et des dialogues acérés contenus dans "Les Trois mousquetaires". Même s'il est question d'aventures, il s'agit plutôt d'un roman gothique, plein de mystères et d'une jeune fille en perdition nommée Pauline. Le romantisme s'épanche et ne permet pas les pointes sarcastiques ou drôles que Dumas saura écrire plus tard. Ici, tout est trop sérieux et trop épanché. Il nous manque le panache ou le véritable frisson, comme dans "Le Moine", qui lui demeure largement supérieur en tout point.

"Oh ! oui, oui, je le sais, lui répondis-je ; mais ce n'est point assez de m'aimer, il faut que votre vie soit attachée à la mienne par des liens indissolubles ; il faut que cette protection, que j'ai obtenue comme une faveur, devienne pour moi un droit."

Cette histoire de candide jeune femme qui épouse un truand sans le savoir possède un goût d'inachevé. On ne saura pas ce que deviendront les complices du malhonnête Horace, et le duel final entre Alfred et Horace s'avère intéressant mais trop vite expédié. On comprend que cette oeuvre de jeunesse ne fasse pas partie des inoubliables de Dumas. À réserver aux fans.

R.P.



04/04/2024
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