Contre-critique

Contre-critique

"Quelque chose à te dire" de C. Fives

product_9782072989780_195x320.jpg

"Quelque chose à te dire" de Carole Fives.

 

"Elle n'était pas de ces auteurs omniprésents à chaque rentrée littéraire, qui tiennent le crachoir coûte que coûte et monopolisent les plateaux télévisés, non, elle expliquait dans les interviews que l'écriture répondait chez elle à une sorte d'urgence, sans laquelle il lui était impossible de se mettre au travail."

Ce court roman nous captive dès les premiers chapitres. L'admiration de l'héroïne pour une morte, Béatrice Blandy, sa rencontre avec Thomas, le mari, puis la relation qui s'ensuit entre eux, laissent place à l'imaginaire du lecteur qui se demande jusqu'où cette histoire va le mener.

Malheureusement, et bien qu'au départ cela semble sobre et efficace, comme les romans de Béatrice, et alors qu'on voit bien qu'Elsa se méprend au sujet de son modèle, du fait de son admiration aveugle - comme lorsque le lecteur découvre que le parfum de Béatrice ne correspond pas à ce qu'Elsa croit - on finit par tourner en rond. Au fil des chapitres, brefs et plutôt intenses, et qui semblent chaque fois s'achever sur de petites révélations, on ne bascule jamais dans le thriller et, vers le milieu du livre, l'intrigue stagne mollement.

On constate d'abord une redondance au niveau de l'achat du nouvel appartement de Thomas - contre lequel Elsa s'oppose - puis un revirement artificiel, du fait de sa prise de conscience à elle, concernant l'étrangeté d'être dans l'appartement débordant de portraits de Béatrice. Sa subite prise de conscience concernant le fait que son amour pour Thomas est plus important que l'écriture ne convainc guère, et en plus, aborder des références telle que "Rebecca" ne mène à rien. En outre, la révélation finale du livre demeure prévisible, à partir du moment où la référence à Hitchcock est lâchée, à propos du suiveur qui est suivi.

Probablement tiré d'une histoire vraie concernant une romancière morte en 2017, le livre demeure une oeuvre de fiction qui nourrit de beaux espoirs à ses débuts, pour ensuite décevoir au fil des pages. Ce n'est pas mauvais, c'est simplement peu prenant et artificiel par moments.

Privilégiez la lecture de "Térébenthine".

R.P.



26/08/2023
0 Poster un commentaire
Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 3 autres membres