Contre-critique

"Des choses fragiles" de Neil Gaiman.

"Et soudain, les foyers ardents explosèrent. Telle fut en tout cas l'impression que cela donna. Il y eut du bois embrasé dans toute la cour et même dans la maison. Et des hurlements dans le vent amer."

Ce recueil du fameux auteur Neil Gaiman s'achève avec "Le monarque de la vallée" une histoire impliquant le dénommé ombre, le héros de "American gods". Si vous avez aimé le roman où sa très belle adaptation en série télé, vous ne serez pas déçu. Il est agréable de retrouver ce héros qui une fois de plus se retrouve engagé pour une mission périlleuse. Le rythme est alangui mais prenant. On se régale, dommage que ce soit si court.

Parmi les nombreuses nouvelles, on retiendra "Comment parler aux filles pendant les fêtes" qui est enivrante avec son héros ado qui essaie d'aborder la gente féminine avec son ami tombeur. On aurait même aimé que cela demeure réel, mais comme toujours chez l'auteur, on bascule dans l'imaginaire débridé avec une soirée "extra-terrestre".

Ainsi que "Amères moutures" qui suit la fuite d'un homme et ses rencontres successives. Son usurpation d'identité d'un anthropologue, nommé Jackson Anderton. C'est original et divertissant sans jamais nous prendre pour des imbéciles, un plaisir !

Dans "Les épouses interdites..." Gaiman s'amuse à prendre le contre-pied du fantastique dans un exercice de style amusant.

La poésie "Le jour de l'arrivée des soucoupes" est à la fois joyeux, débridé et profond, comme une histoire à lire à voix haute et à adresser à un auditoire, comme nous le conseille l'auteur.

Pour finir, "Une étude en vert", qui suit les traces des célèbres détectives et nous livre son lot de perspicacité.

Mais dans l'ensemble, c'est toujours trop court et ça mériterait d'être approfondi. Ce sont des nouvelles me direz-vous... certes mais elles s'arrêtent souvent trop brutalement. Si vous en voulez plus, lisez "L’océan au bout du chemin".

R.P.