Contre-critique

Contre-critique

"La maison noire" de Y. Kishi.

9782264084897ORI.jpg
 

"La maison noire" de Yûsuke Kishi.

 

"L'image du corps pendu revint brutalement en mémoire à Wakatsuki.

Un enfant en lévitation.

Les bras et les jambes ballantes, le cou déjà figé comme celui d'une statue. Le blanc humide de ses yeux, où l'étincelle de la vie ne brillait plus."

Au départ, on ne sait pas trop où veut nous emmener l'auteur, avec son personnage central, Wakatsuki, et son quotidien au sein d'une agence d'assurance. Puis, lorsqu'il se rend dans la maison noire et découvre l'enfant, on se retrouve captivé. On réalise que la descente aux enfer va commencer. La marque du traumatisme s'installe immédiatement et le malaise se répand d'autant plus que notre héros à subi le même genre d'expérience 19 ans auparavant.

L'ambiance est réaliste et structurée, et l'auteur nous plonge délibérément dans l'horreur. D'abord, il y a les visites incessantes de ce Komoda, qui réclame une indemnité à Wakatsuki, puis les coups de téléphones anonymes et enfin le courrier. Wakatsuki se sent traqué et nous aussi. On s'imagine aisément être à sa place et ses réactions nous paraissent cohérentes. On ne peut que constater que l'auteur a parfaitement développé la psychologie de ses personnages. Même si le drame reste sévère, ses répercussions sont insoupçonnées.

"Et cet homme s'était mutilé pour de l'argent... Il avait très probablement tué pour de l'argent. N'était-ce pas précisément ce que Komoda voulait instiller en lui ? De la terreur ?"

Le rapport entre Wakatsuki et sa petite amie Megumi est assez singulier et curieux. C'est un peu le point faible du récit. Pourtant, les autres personnages sont très plausibles, et l'on a l'impression de suivre une histoire vraie, tirée d'un fait divers horrifique.

Lorsque Sachiko Komoda entre chez notre héros, il s'agit là d'un véritable moment glaçant, quant aux derniers chapitres, ils ressemblent en tous points à un film d'horreur. D'ailleurs, en parlant de Sachiko, on est assez content, en tant que lecteur, de pressentir qu'il s'agit là d'une menace. Ainsi, quand les faits se révèlent, on se dit qu'on avait vu juste quant à la tournure des événements, et cela prouve que le récit demeure cohérent ; on peut l'anticiper sans pour autant que cela soit cousu de fil blanc.

En définitive, ce roman est un ouvrage qui tient la route et qui nous tient en haleine. Une fois achevé, on en redemande. Nul doute que si vous aimez avoir peur, vous aurez envie, après "La Maison noire", de vous plongez dans la lecture de "La Leçon du mal".

À recommander chaudement si le frisson ne vous rebute pas !

R.P.



20/02/2025
0 Poster un commentaire
Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 12 autres membres