Contre-critique

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"Retour à Stonemouth" de I. Banks

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"Retour à Stonemouth" de Iain Banks.

 

"Les essuie-glaces s'abaissent une fois, lentement, chassent la pellicule d'humidité sur le pare-brise alors que la camionnette se range à côté de moi. Deux types à l'intérieur. En principe, un seul suffit. Vu ma légère tendance à la paranoïa, ce détail me semble un peu inquiétant."

Stewart Gilmour, qui n'a pas encore la trentaine, est de retour à Stonemouth pour assister à des funérailles. Mais sa petite ville natale, où habite encore sa famille et ses anciennes relations, abrite de dangereux gangsters. Tout d'abord la famille Murston, dont le fils Callum est désormais mort, et aussi le clan de Mike Mac qui dispose de sa propre compagnie de bateaux.

Dès l'arrivée de Stewart à Stonemouth, on sent vraiment le danger qui le menace, face cachée, avec la présence de Powell Imrie puis celle de Donald Murston. La tension est palpable et l'auteur fait doucement monter la pression avant de revenir sur l'histoire d'amour adolescente entre Stewart et la fille Murston.

"C'était l'un de ces étés chauds et humides de mon adolescence, le brouillard enveloppait tout d'une douceur soyeuse, tout était calme et mystérieux, l'estuaire, les plages qui s'étiraient du nord au sud jusqu'à l'horizon, et la ville elle-même, submergée par la présence grise et envahissante des nuages..."

Le récit navigue entre romantisme et univers mafieux. Du déjà vu me direz-vous, certes. Mais l'efficacité de l'auteur nous permet de suivre allègrement les mésaventures de Stewart, tout en les parsemant de fulgurantes montées dramatiques. Et bien que notre héros soit très jeune, la maturité du récit (écrit dans les dernières années de l'auteur) nous fait oublier son âge.

Malheureusement, le fil conducteur s'estompe parfois à force d'allées et venues entre passé et présent, et Iain Banks offre un récit en dents de scie. Les infos sont données en flash-back lors de longues digressions qui entrecoupent trop l'histoire présente. Et entre la fausse couche d'Ellie, la jalousie des frères Murston et les autres filles qui tournent autour de Stewart, comme Jel MacAvett, on aimerait quelquefois que le récit aille droit au but au lieu de tergiverser. Malgré tout, l'ensemble demeure cohérent et efficace, et la fin est très cinématographique. À découvrir car l'auteur à écrit davantage de romans de science-fiction que d'œuvres de littérature blanche comme celle-ci.

R.P.



25/03/2019
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