Contre-critique

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"Une colonne de feu" de K. Follett

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"Une colonne de feu" de Ken Follett.

 

"Il savait déjà que les prêtres avaient le pouvoir de jeter un homme en prison et de le torturer à mort, mais il ignorait qu'ils pouvaient aussi lui confisquer tous ses biens et condamner la famille à l'indigence. Il n'aurait jamais imaginé qu'un archidiacre pouvait emmener une jeune fille chez lui et en faire sa maîtresse."

Avec ce troisième volet des aventure de Kingsbridge, Ken Follett nous plonge dans l'Europe du 16è siècle, alors que les catholiques extrémistes veulent mettre un terme au protestantisme qui se développe en secret. Chaque chapitre numéroté nous plonge dans les mésaventures des habitants d'un pays distinct. D'abord l'Angleterre et la ville de Kingsbridge, puis la France et Calais, et enfin l'Espagne et Séville. Nous sommes en plein roman-feuilleton et chaque chapitre accueille son lot de personnages avec ses objectifs et ses déconvenues. L'amour est bien entendu au cœur du récit, notamment celui du héros Ned Willard et de Margery Fitzgerald, fille d'une famille catholique intransigeante opposée à la sienne et qu'il aura bien du mal à épouser.

On sent que l'auteur dénonce les manières de l'époque, sans rien cacher de leur ignominie. Père tyrannique qui n'hésite pas à frapper sa fille, voisin jaloux et délateur qui engage des hommes de mains pour tabasser des innocents, ou encore archidiacre accusateur qui abuse de son pouvoir, torture et abuse sexuellement de jeunes personnes. De plus certains personnages, comme l'ambivalent Pierre Aumande, s'avèrent vraiment intéressants. Ce dernier passera de détrousseur à espion catholique à la solde du Cardinal Charles, et il mènera une double vie pour assouvir son ambition.

Malheureusement le rythme du récit est plat. À chaque nouveau chapitre on recommence un nouveau parcours d'obstacles à surmonter pour les protagonistes, puis on passe au suivant et ainsi de suite. L'action et la résolution d'un problème s'alternent sans jamais réellement faire décoller le récit dans son ensemble. Du coup on s'ennuie et on attend désespérément que ça pète, mais non, on passe à un autre personnage et la tension se maintient au même niveau. Dommage car la taille du roman nous rebute à le finir, et on se lasse de cette histoire qui aurait gagnée à être resserrée. Si vous ne connaissez pas l'auteur, ne commencer pas par cette "Colonne de feu" au risque de ne plus rien lire de Follett après ça.

R.P.



30/01/2020
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