Contre-critique

"La mort suspendue" de Joe Simpson.

"La nuit s'étirait entre veille et somnolence, et Joe s'effaçait de mon esprit au fur et à mesure qu'une furieuse envie de boire se saisissait de toutes mes pensées. Malgré les poignées de neige que je me fourrais dans la bouche, ma langue, sèche et gonflée, restait collée à mon palais."

Premier succès en tant qu'écrivain, "La mort suspendue" offre à l'alpiniste Joe Simpson une carrière d'écrivain honorable. Pour preuve l'un de ses derniers roman roman "Le bruit de la chute" est de très bonne facture. Il est d'ailleurs hautement recommandable pour découvrir l'auteur.

Mais revenons à "La mort suspendue" qui est sans doute moins poétique, mais qui remplit à merveille son registre de roman d'aventure. Relatant une excursion en montagne qui tourne mal, ce premier roman est fort en intensité dramatique. On y découvre les conditions de froid extrême ainsi que les danger de l'alpinisme de haute montagne.

Ne lisez pas la quatrième de couverture, car elle vous dévoile la moitié du roman. Autrement on se laisse entraîner dans ce périple hors norme qui se voit renforcé par le fait qu'il narre une histoire vraie.

"Sans le vouloir, raconter encore et encore l'histoire de La Mort suspendue s'est trouvé être le meilleur traitement. Les psychothérapeutes utilisent régulièrement le procédé qui consiste à faire décrire aux victimes de traumatismes tout ce qu'elles ont vécu dans les moindres détails. Le fait d'exprimer les choses finit par transformer son expérience..."

Écrit en 1988, ce roman voit son édition de 2004 agrémentée d'un dernier chapitre, datant de 2002, dans lequel l'auteur revient sur son expérience, ses traumatismes et l'adaptation de son récit au cinéma. Simpson en tire des conclusions intéressantes et enrichissantes.

Un roman à recommander à tous ceux qui sont en mal d'aventures extrêmes.

R.P.