"L'élégance du hérisson" de M. Barbery.
"L'élégance du hérisson" de Muriel Barbery.
"Certaines personnes sont incapables de saisir dans ce qu'elles contemplent ce qui en fait la vie et le souffle intrinsèque et passent une existence entière à discourir sur les hommes comme s'il s'était agi d'automates et sur les choses comme si elles n'avaient point d'âme et se résumaient à ce qui peut en être dit, au gré des inspirations subjectives."
Des chapitres très courts, une alternance de personnages, ainsi qu'une écriture ciselée et élégantes, voici ce que vous découvrirez en lisant ce roman. On ne sait pas exactement ce que veux nous raconter la romancière durant les cent premières pages, mais son style est agréable à lire et parfois instructif.
Chacun des chapitres concernant l'enfant Paloma Josse est une pensée profonde développée comme un journal intime, et ceux de la concierge madame Michel sont également des anecdotes du quotidien ou de la vie des habitants de l'immeuble, ou encore des réflexions générales sur des sujets précis, très similaires à celles de l'enfant.
Tantôt cocasses, comme avec ces chiens qui copulent, tantôt dramatiques, avec la mort d'un locataire par exemple, les idées se succèdent, comme des réflexions qui se développent sur l'instant.
Vous l'aurez compris, nous ne suivons pas précisément une histoire, pourtant, nous nous laissons bercer par ces réflexions qui inondent le récit.
"Ainsi, sommes-nous civilisations si rongées par le vide que nous ne vivons que dans l'angoisse du manque ? Ne jouissons-nous de nos biens ou de nos sens que lorsque nous sommes assurés d'en jouir plus encore ?"
La concierge, qui cache ses connaissances et sa culture pour singer la simple d'esprit est le hérisson, cachant son élégance. On se doute que le destin de l'enfant, qui veut se suicider pour son prochain anniversaire, va croiser celui de la concierge, mais quand ?
La troisième partie, avec le dîner de la concierge chez Ozu, est attendrissante. On apprécie la flatterie envers la culture nippone et surtout, on comprend pourquoi la concierge se cache des nantis, à cause d'un incident dans son passé. Le dénouement surprend et fait poindre l'émotion, ce qui sauve le roman de l'anecdotique.
À réservez à ceux qui apprécient la belle écriture et le florilège de vocabulaire.
Un récit qui donne envie de lire un autre roman de Barbery.
R.P.
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