Contre-critique

"Ma reine" de Andrea.

"Je n'arrive pas à compter et quand je veux écrire, toutes les lettres se mélangent dans ma tête, s'emberlificotent dans mon bras et sortent comme un nid de spaghetti au bout de ma plume. C'est pour ça que j'ai dû quitter l'école. Même les choses simples je n'y arrivais pas."

L'écriture est savoureuse, et l'on s'attache très rapidement à ce personnage bizarre, ce garçon de douze peu ordinaire qui cherche simplement à s'exprimer, même s'il le fait maladroitement. Il vit avec ses parents et s'occupe de servir les clients de la station service familiale, jusqu'à ce qu'il décide de les quitter.

La rencontre entre Viviane et celui qu'on nomme désormais Shell est admirable. Tout en contrepied, elle surprend et étonne avec gaieté. D'ailleurs la première partie du roman est vraiment prenante. La suite manque un peu de corps et n'avance plus tellement même si les choses finissent heureusement par se décanter.

"Elle me regardait, assise sur le rocher, le menton sur les genoux et les bras autour. J'ai sursauté et elle aussi. On s'est regardés sans trop savoir quoi faire."

Alors, certes, ce n'est pas un grand roman mais il a le mérite de nous faire sourire quelquefois et d'être attendrissant. Il n'est pourtant pas exceptionnel et ne va pas au bout des choses. C'est un roman naïf, à l'égal de son personnage central, qui manque de matière pour tendre au mémorable.

Simplement un premier roman d'un auteur à suivre.

R.P.