Contre-critique

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"Alone" de T. Geha

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"A comme Alone" de Thomas Geha

 

"Un des gamins a pris une flèche en pleine gorge et est tombé dans le ravin ; sa chute s'est terminée au pied d'une petite cascade qui glougloutait tranquillement. Mais, pendant ce temps-là, l'autre arbalétrier avait fait banco et touché ma sœur à l'épaule."

Comme vous pouvez vous en rendre compte en lisant l'extrait précédent l'écriture de Geha ne possède rien d'exceptionnel, bien au contraire. Contrairement à d'autre auteurs français qui parviennent à retranscrire l'action avec réalisme et savoir-faire, tels Damasio ou Di Rollo, Geha ne convainc pas et nous laisse sur le banc de touche. L'action que délivre son roman ne nous fait ni chaud ni froid, et les péripéties semblent bien plates.

Nous sommes donc dans une France ravagée par on ne sait quel cataclysme ou épidémie, et les survivants de ce nouveau monde se divisent en deux catégories, les Alones qui vivent seuls et les Rasses qui forment des groupes.

Ce résumé vous rappelle quelque chose ? c'est normal, "Alone" est un hommage à "L’autoroute sauvage" de Verlanger et il reprend son univers. Malheureusement il reprend aussi ses défauts, à savoir des scènes d'action peu probantes qui s'accumulent sans réel intérêt ainsi qu'une psychologie de personnage réduite à néant. C'est même pire que la référence initiale puisqu'il n'y a ici aucune originalité, Verlanger ayant eu le mérite de créer un univers racé et déjà vieux de trente-six ans.

Les seules trouvailles de Geha sont les voitortues, une invention grotesque mélangeant voiture et tortue, ainsi qu'un échiquier dont chacune des cases révèle le passé ou le futur de celui qui s'y déplace ; malheureusement le procédé n'est même pas exploité à bon escient. Quant au dénouement du premier roman, il est d'une simplicité confondante : le héros est miraculeusement immunisé contre la piqure des Jumeaux et en plus il retrouve ses armes dans l'auge, au même endroit que là où il les avait laissées après être entré dans le camp. Quoi de plus facile ensuite que de délivrer sa Grise.

"Il m'a sauté à la gorge, bien décidé à m'étrangler. Entravé et encadré comme je l'étaiss, j'ai eu un mal de tous les diables à éviter sa lourde carcasse. Mais un coup de de tête à mon voisin le plus proche a dégagé assez d'espace pour que je puisse me décaler."

Dans le second roman "Alone contre Alone", on échappe heureusement à l'apparition d'un tourteautobus, mais on a droit à un "thabor-wonderland avec un guide à tête de lapin, et les mésaventures de Pépé sont du même acabit que les précédentes.

Attaqués sur leur île, les héros fuient et finissent par s'allier au Corbeau et à Argento pour venir à bout de Wonoqo, disciple Alone du Tambalacoque découvert dans la nouvelle qui relie les deux romans. Pas grand chose à retenir de cette deuxième partie, malheureusement.

Derrière cette belle couverture tarentinesque, signée Baranger, se cache un récit proche du navet ; fans de littératures, passez votre chemin !

R.P.



05/08/2014
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